LES DRAGONS DE DIEU

L’année 1954 s’achevait dans la désespérance. La nature s’en était mêlée. La saison d’été avait été désastreuse. Le mauvais temps n’avait pas connu de fin, ruisselant de pluies mornes qui fouettaient le visage jour après jour. Aucune province n’avait été épargnée… Le mois de décembre venait de pointer le bout de ses jours austères et il ne fallait rien attendre de cette atmosphère funèbre, surtout pas qu’elle s’agrémentât d’un petit rayon de soleil. Dans les différents hôpitaux de France, les religieuses de l’ordre de la Sagesse, venues du couvent de Provenchères, soignaient sans relâche une multitude de catarrheux. Certains médecins évoquaient devant elles un hiver ” infectieux “. Ils ne pensaient pas si bien dire… Le début de l’année allait révéler le travail sournois de celle que l’on croyait définitivement éradiquée… la variole.